L’Education Nationale et les enfants porteurs d’un handicap

L’Education Nationale et les enfants porteurs d’un handicap

J’ai regardé un épisode de « Le monde d’en face » qui portait sur « les enfants handicapés, de la galère à l’exil ». Cette émission m’a à nouveau fait réfléchir.

Nous avons un enfant avec un handicap. Il a un auxiliaire de vie scolaire (AVS) qui l’accompagne à l’école 15 heures par semaine. Il est scolarisé normalement. Nous avons de la chance, mais ce n'est pas le cas pour beaucoup de parents d’enfants handicapés. S’ils trouvent une structure d’accueil ou une école pour leur enfant, ils peuvent s’estimer heureux. Comme le montre ce reportage, des parents doivent régulièrement envoyer leur enfant à l’étranger, car en France, ils ne trouvent pas d’institutions adaptées à leur enfant.

Qu’est ce que c’est, le handicap ? C’est juste ne pas faire partie d’une norme imposée par la société, trop souvent étroite et réductrice. En France, l’éducation des enfants en situation de handicap est évaluée et gérée par des organismes dépendant du Ministère de la Santé. Comme quoi, même si l’enfant est juste différent, son handicap est associé à une maladie.

Tandis qu’en Belgique, comme aux Pays-Bas, l’éducation d’un enfant handicapé est gérée par le ministère de l’Education Nationale. Un enfant handicapé est d’abord un enfant avec une différence. Il a le droit fondamental à l’éduction et à l’intégration, pas à l’exclusion.

En France, nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’arriver à vivre correctement ensemble. Il faut commencer par créer suffisamment de structures adaptées afin de préparer ces enfants à la vie au sein de notre société, et ainsi leur offrir un maximum d’opportunités d’intégration. Si son handicap le permet, l’enfant sera toujours mieux dans des structures « normales » qui sont sensées être le reflet de notre société. Qu’en dites-vous ? Merci de partager votre sentiment et votre expérience.

Je cite Margaux, une amie de mon fils (une des rares….) pour conclure :

Tu vois, lui , il n’est peut-être pas parfait, ni beau ni tout ce que tu veux, mais pour moi, il fait partie de moi ; il n’y a rien sans lui. Lui, c’est comme mon frère, c’est mon frère de coeur et quoi que tu penses de lui, je m’en fiche, car ce qui compte, c’est mon avis et pas ceux des autres. Certains ne l’aiment pas, car il est juste handicapé et il a une malformation. Mais ce n’est pas le physique ni l’état dans lequel il est mais ce qu’il est !

Lohan margaux

Lien vers l’émission « Le monde d’en face : les enfants handicapés, de la galère à l’exil ». http://www.france5.fr/emissions/le-monde-en-face/videos

 

 

 

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Commentaires

  • margaux
    • 1. margaux Le 23/09/2015
    Tout ce que je veux c'est que mon "frère" vive la vie comme je la vis en tant que "normale" ( avoir autant d'amis que moi et autre ), même avec sa différence car handicapé ou pas, un humain reste un humain malgré sa différence
  • Catherine
    • 2. Catherine Le 24/09/2015
    Merci de ce partage et cette réflexion...
    Ma fille a fait 3 X 15 jours en fauteuil roulant pour rhume de hanche...rien de "grave", et "juste" du court terme ...
    Une riche expérience de la vie avec handicap...
    1ère fois : ils n'ont pas voulu me la prendre à l'école...j'ai mis le sujet au conseil d'école + interpellé la mairie sur tous les parcours discontinus dans la ville (je le savais avec la poussette ; mais avec un fauteuil c'est terrible...et même si j'avais la "théorie de l'adaptation", je n'avais pas conscience à ce point du pratique au quotidien"
    2ème fois : l'école ne pouvait pas dire non, ni la cantine, !! ...mais là, j'ai pris conscience du regard et comportement des autres enfants sur le handicap...les "empathiques naturels" qui comprennent et aident (pas nombreux) et les "non éduqués" + ou - curieux, amusés ...blessant ou non inconsciemment...ou consciemment...j'ai découvert la nécessité de l'accompagnement moral de ma fille vis à vis des "collègues" d'école
    3ème fois : on est rôdé ! le moral ne doit pas se faire trop affecter....j'en parle à la maîtresse pour qu'elle communique auprès du reste de la classe pour "canaliser" les réflexions, comportements et leurs impacts...J'ai découvert qu'elle n'en avait aucune conscience...ni même de la "souffrance silencieuse" des enfants différents...
    Et là, je me suis dit qu'un programme d'éducation des enseignants à des béaba de psychologie et/ou communication devrait être dispensés par l'Education Nationale pour intégrer le handicap au delà de l'organisation "pratique" (mais je n'ai rien fait de concret et ton article ranime cette réflexion)

    Peut-être que des contacts pourraient être identifiés pour avancer vers la prise en charge du handicap par l'Education Nationale ...
    Au plaisir d'en parler pour donner de l'actions aux réflexions...
    • Christine Den Boer
      • Christine Den BoerLe 28/09/2015
      Merci Catherine et Camille pour votre réaction. Le témoignage de Catherine montre que même si "la différence" n'est que temporaire, elle suscite de "l'intérêt". En fait, tout ce qui sort de l'ordinaire le fait. C'est dommage que certaines personnes montrent une fermeture d'esprit. Surtout si on doit être un exemple pour les autres ; là cela devrait être plutôt le contraire. Bon courage pour ta fille ! Et Camille, c'est très juste ce que tu as écrit, je ne peux qu'être à 200 % d'accord avec toi. Je conclus en disant, profitons de tout ce que nos enfants nous apprennent et donnent, car c'est très riche.
  • CAMILLE ESPAGNE
    • 3. CAMILLE ESPAGNE Le 27/09/2015
    Etre maman d'un enfant différent est un parcours du combattant, particulièrement dans certains pays qui se disent civilisés et avancés comme la France.
    Mais qu'est-ce qu'un enfant différent ? Différent par rapport à qui et à quoi ?
    Différent parce qu'il ne marche pas sur ses deux jambes ?
    Différent parce qu'il n'entend pas avec ses deux oreilles ?
    Différent parce qu'il ne voit pas la lumière ?
    Différent parce qu'il vit dans son monde ?
    Différent parce qu'il s'intéresse plus à l'expression artistique, qu'aux mathématiques ?

    Tous ces enfants n'ont-ils pas au fond quelque chose en plus, que tous ceux qui se revendiquent comme "normaux" n'ont pas.
    La plupart d'entre eux ont une force intérieure, une capacité de résilience, un appétit de vivre, que peu d'adultes "normaux" ont.

    La plupart d'entre eux nous interrogent ou nous interpellent sur notre rapport à nous mêmes et aux autres.

    La plupart d'entre eux font grandir leurs parents plus que n'importe quel savoir acquis sur les bancs d'une école ou dans les livres.

    Quand donc acceptera-t-on que le monde ne peut que s'enrichir des différences ?

    Mon fils, différent, vit au quotidien dans sa classe avec un autre enfant différent. Pas de hasard, les deux sont très copains, ils développent une solidarité mutuelle, ils s'entraident, ils analysent le monde au regard de leurs différences et tous les deux grandissent avec une ouverture d'esprit beaucoup plus grande que la moyenne.

    Pour moi sa mère, vivre la différence, c'est me remettre en question tous les jours sur mes choix pour lui, sur la manière de l'aider à grandir, sur mes priorités, sur le système et sur tant d'autres choses.

    Avec l'évolution du monde, nous allons de plus en plus être confrontés au fait de vivre avec des êtres différents. Il va donc bien falloir un jour changer notre regard sur ce qu'est la normalité et accepter que personne n'est "normal" ou "différent", mais que nous sommes simplement tous des êtres vivants, des êtres humains avec tout ce qui peut faire notre différence.

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