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Du burn out au plaisir de travailler
- Par Christine Den Boer
- Le 21/01/2023
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Il y a, selon moi, deux formes de burn out : un fulgurant et un lancinant.
Pour les personnes faisant un burn out fulgurant, les choses ont le mérite d’être claires. Le corps et l’esprit s’accordent pour marquer un stop net et précis. Tout s’arrête. La personne ne veut plus rien et surtout ne peut plus rien faire. Les symptômes physiques oscillent entre insomnies, problèmes plus ou moins graves de santé, une immense fatigue. Les symptômes psychologiques sont d’ordre plus flou. Avoir peur de tout, avoir des pensées noires et « à quoi bon », se sentir incapable de faire quoi que ce soit, se sentir incompétent, être stressé pour un oui et un non etc.
Pour le burn out lancinant, tout est un peu plus long dans le temps. Je le sais, car je fais partie des personnes ayant vécu ce genre-là. Il y a des phases plus ou moins aigues. Les symptômes décrits plus haut sont identiques, si ce n’est qu’ils ne se présentent pas tous en même temps, ce qui permet en quelque sorte de tenir. Tout dure dans le temps.
Et pourquoi ? Pour ma part, il y avait une raison particulière à cela. Je ne pouvais pas me laisser aller à 100%. Car je ne me mettais pas uniquement moi, en danger, mais aussi ma famille. Je n’étais pas salariée mais intermittente. Comment faire dans ce cas ? Je me sentais tellement responsable des miens qu’il était hors de question de ne plus rien maîtriser du tout….
Comme si nous maîtrisions quoi que ce soit dans la vie….
En tout cas, pendant 10 ans, dès que je devais partir sur un événement, je le faisais avec la boule au ventre. Le matin avant de partir, j’avais tellement mal au cœur que je n’arrivais pas à avaler quoi que ce soit. J’ai eu régulièrement des idées très sombres pour éviter devoir partir. Pourtant, une fois sur place et dans l’action, j’effectuais mon travail plutôt bien. Bien sûr, car avec plus de 25 ans d’expérience, j’ai acquis quelques automatismes. Je suis une professionnelle…
Ce que j’ai appris de cette situation, c’est que tôt ou tard, il faut écouter son corps et son intuition. Quand on en fait trop, on le sent. Ignorer les signaux, ce n’est que tenir un peu plus longtemps avant de sombrer. Et cela peut avoir des conséquences plus graves.
La crise sanitaire a été pour moi un tournant. Un arrêt contraint et forcé, mais en même temps providentiel pour moi. Car oui, j’ai pu arrêter sans me sentir coupable. J’ai pu m’octroyer ce temps de l’introspection, des lectures, du repos etc. J’ai eu la chance de ne pas tomber malade et d’avoir encore quelques réserves sur les comptes en banque pour tenir avec ma famille.
Je suis très reconnaissante d’avoir eu cette opportunité de tout arrêter. Cette introspection et ces deux années en suspens m’ont apporté beaucoup. J’ai énormément travaillé sur moi. Via des lectures, l’écritures, des actions entreprises pour le bien commun. Enfin, je connais mes priorités. Je me dis que, si après 50 ou 55 ans, on en est toujours à faire des choses par obligation et pas par conviction ou parce qu’on aime les faire, que je n’aurais vraiment rien compris à la vie. Et la vie est précieuse. Je veux pouvoir dire que j’ai fait de mon mieux et que je ne suis pas mécontente du résultat, malgré ou grâce à certaines actions. On fait tous des erreurs, mais du moment qu’on apprend quelque chose, c’est plutôt bénéfique, non ?
Tout ça pour dire que j’ai retrouvé le plaisir de partir travailler. Je reste active dans beaucoup de domaines différents : coaching, thérapie, enseignement, événementiel, accueil en B&B…
J’avoue que l’accompagnement des personnes en coaching et thérapie est le plus gratifiant, car on voit la transformation au fil des séances. Le développement personnel, la connaissance de soi et le non jugement aident à prendre conscience de sa valeur. Quand un coaching est fini, je vois avec un immense plaisir comment mes clients ont retrouvé le sourire et la confiance en leurs capacités. Je leur dis merci.
Et en même temps, je dis merci à la vie pour me donner tant de leçons. Et je compte bien continuer à apprendre.